Les différentes causes des douleurs et gênes articulaires

Douleurs et gênes articulaires

Les types de douleurs et gênes articulaires

  • Mécanique : c’est une douleur articulaire apparaissant et aggravée par l’effort, calmée par le repos s’accompagnant de dérouillage matinal qui se compte en minutes. Ces douleurs et gênes articulaires augmentent dans la journée avec l’activité et peuvent être calmées par des positions antalgiques connues du patient. Elle ne réveille pas la nuit sauf parfois lors des changements de position.
  • Inflammatoire : C’est une douleur plus intense à caractère maximal nocturne avec recrudescence au petit matin entraînant un dérouillage qui se mesure en heures. Si elle est atténuée par la limitation de l’activité, elle n’en reste pas moins le plus souvent permanente et peut être insomniante en l’absence de tout mouvement.

 

Douleurs et gênes articulaires mécaniques

C’est le royaume de l’arthrose avec des douleurs et gênes articulaires mécaniques, d’apparition progressive après la cinquantaine au niveau des genoux, des hanches, des doigts, du pouce, plus rarement dans les autres articulations en l’absence de cause traumatique comme une fracture de cheville ou de coude. Ces douleurs et gênes articulaires bien connues du patient sont parfois entrecoupées de poussées inflammatoires avec douleurs nocturnes, épanchement intra-articulaire et correspondent à des poussées destructrices de l’arthrose qu’il faut absolument prendre en charge.
Sensation de blocage ou blocage articulaire vrai par lésion méniscale ou par présence d’un chondrome.
Lésions articulaires post-traumatiques par fractures ou entorses liées à un mouvement qui dépasse les amplitudes physiologiques et entraînant une impotence fonctionnelle aiguë souvent associée à un épanchement sanguin intra-articulaire avec déformation.
Retentissement sur l’articulation d’une lésion osseuse juxta-articulaire comme l’ostéonécrose de la hanche ou une fracture de contrainte d’un plateau tibial.

Douleurs et gênes articulaires inflammatoires

C’est le domaine des arthrites avec la mono-arthrite aiguë fébrile infectieuse comportant une douleur inflammatoire intense, transfixiante avec impotence fonctionnelle complète et épanchement articulaire. C’est un tableau qu’il faut connaitre et que l’on peut voir apparaitre après 3 jours en général dans les suites d’une infiltration. C’est une véritable urgence médicale dont la prise en charge ne doit pas dépasser 24 heures.
C’est l’arthrite rhumatismale de type mono-, oligo- ou poly-articulaire. Elle est de type chronique, non fébrile et évoluant depuis plusieurs semaines ou mois avec une douleur de type inflammatoire s’associant à une raideur articulaire nécessitant un dérouillage. Elle gène au quotidien. Elle accompagne ou inaugure :

Une polyarthrite rhumatoïde chez une femme de tout âge dans 70 à 80 % des cas. La polyarthrite est symétrique et touche dès le début les articulations distales comme celles des mains et pieds et les poignets avant de s’étendre.

Une spondylarthropathie chez un homme jeune dans 70 % des cas. L’arthrite touche plutôt la hanche, le genou ou la cheville et s’accompagne fréquemment de douleurs sacro-iliaques et/ou vertébrales qui sortent le patient du lit au petit matin depuis quelques temps. Il y a une raideur matinale invalidante d’autant plus gênante qu’elle suit des douleurs nocturnes.

Beaucoup d’autres affections systémiques peuvent se présenter sous forme d’arthrites comme le lupus ou la sarcoïdose.
C’est l’arthrite microcristalline que l’on peut évoquer devant une mono-arthrite très inflammatoire, souvent fébrile, sans retentissement inquiétant sur l’état général. On y trouve :

La goutte avec sa crise classique du gros orteil, mais aussi le genou, la cheville puis le poignet. Il s’agit le plus souvent d’un homme avec des antécédents familiaux et des facteurs de risque retrouvés à l’interrogatoire : alimentation et boissons.

La chondrocalcinose chez une femme âgée avec souvent atteinte d’un genou ou d’un poignet, très douloureuse et invalidante.

Le rhumatisme à hydroxyapatite avec, là aussi, un tableau de mono arthrite aiguë ou subaiguë de l’épaule ou de la hanche.

C’est enfin l’hémarthrose avec saignement intra-articulaire donnant un tableau d’arthrite pouvant survenir sur un terrain connu de pathologie sanguine comme l’hémophilie ou équivalent, au cours d’un traitement anticoagulant, dans le cadre d’une chondrocalcinose ou d’une synovite villo-nodulaire.